L’avocat franco-espagnol et défenseur de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a été libéré sous contrôle judiciaire et expulsé du Sénégal après avoir été brièvement détenu à Dakar, inculpé pour attentat, complot, diffusion de fausses nouvelles et actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique.
Lors d’une conférence de presse ce mardi 8 août à Paris, Juan Branco a adressé un message aux centaines de détenus prisonniers politiques et de droit commun dans la prison sénégalaise de Rebeuss.
« J’ai dormi aux côtés de corps torturés, de corps qui portaient la trace de lourdes tortures. Et il est très important que cela soit su. Cette situation est le fruit du choix d’une répression féroce, massive, utilisant la justice pour éliminer les adversaires politiques », dénonce-t-il avant de lancer un appel au président sénégalais Macky Sall pour « que sa libération ouvre la porte à la libération de l’ensemble des prisonniers politiques pour permettre, encore une fois, cette transition démocratique que réclame le peuple sénégalais ».
Sur la procédure judiciaire concernant l’affaire Sonko, pas un seul mot !
Quant à l’opposant politique Ousmane Sonko, placé en détention pour appel à l’insurrection et récemment admis à l’hôpital à cause de sa grève de la faim, « il a reçu les soins et se porte mieux », a assuré le ministre sénégalais de la Justice, Ismaila Madior Fall.
Selon le ministre de la Justice, la procédure de l’information judiciaire continue à l’encontre de Juan Branco. « Il peut être jugé lorsque l’information sera clôturée. Nous avons des relations de coopération judiciaire avec la France qui font qu’il peut par exemple purger cette éventuelle peine en France », a-t-il souligné.
Connu pour ses positions radicales, le jeune avocat franco-espagnol avait d’ailleurs saisi la Cour pénal internationale (CPI) contre le président Macky Sall, pour crimes contre l’humanité, après les manifestations politiques qui ont fait au moins seize morts à la suite de l’arrestation de M. Sonko.
ATS
