Dans une démarche visant à soutenir et à développer le secteur rizicole au Cameroun, l’État camerounais a annoncé un investissement massif de 14,4 milliards de Fcfa pour l’année 2024. Ces fonds seront répartis entre deux entreprises majeures du domaine : la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) et la Upper Noun Valley Development Authority (Unvda) située à Ndop, dans la région du Nord-Ouest.
Selon les plans du Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah), ces fonds seront destinés à subventionner l’achat de riz Paddy (riz non décortiqué) par ces deux entreprises publiques productrices de riz. Cette enveloppe financière couvrira une période de trois ans, de 2024 à 2026.
La Semry, en tant que leader de la production nationale de riz, devrait acquérir 70 000 tonnes de riz Paddy pour une valeur totale de 12 milliards de Fcfa, tandis que l’Unvda est attendue pour 10 000 tonnes, soit 2,4 milliards de Fcfa.
Cette subvention vise non seulement à renforcer les capacités financières des entreprises, mais également à limiter l’exportation illicite du riz Paddy vers les pays voisins. En effet, malgré la demande nationale estimée à plus de 600 000 tonnes, une partie de la production nationale était détournée vers les marchés étrangers. L’augmentation des capacités financières des entreprises devrait permettre d’acheter la totalité de la production nationale et de la transformer localement.
Au Cameroun, la production de riz est dominée par deux variétés : le riz Paddy et le riz blanchi. La production de riz Paddy a considérablement augmenté ces dernières années, passant de 153 256 tonnes en 2014 à 315 500 tonnes en 2022, selon les données du Piisah. Cependant, la production de riz blanchi reste variable, passant de 68 143 tonnes en 2014 à 127 628 tonnes en 2022.
La Upper Noun Valley Development Authority (Unvda) et la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semy) joueront un rôle crucial dans la transformation de cette production de riz Paddy en riz blanchi et autres sous-produits. Cependant, des défis persistent, notamment la diminution des surfaces cultivées due aux inondations et à la sécheresse, comme l’a observé la Commission technique de réhabilitation des entreprises publiques et parapubliques (CTR).
Malgré ces défis, l’investissement massif de l’État camerounais témoigne de son engagement à promouvoir l’autosuffisance alimentaire et à soutenir le développement économique du pays à travers le secteur agricole, en particulier celui du riz.
