Le chiffre-clé pour sauver son permis semble être le 5, à en croire certains qui ne jugent que par lui pour s’épargner les amendes pour excès de vitesse. Faut-il installer sur le pare-brise un nouveau talisman arborant fièrement ce 5 ? Pourquoi ce chiffre pourrait à la fois sauver des vies et bien des points de permis ? Entre mythe et réalité ? Voici quelques indices pour vous faire une idée claire et précise du conducteur responsable.
La vitesse au volant : un fléau qui prend des vies. Chaque année, les rapports de la Sécurité routière montrent la même chose : c’est encore et toujours la vitesse excessive qui est la cause majeure des accidents mortels. Vitesse non respectée : danger de mort pour l’usager, les siens et tous les autres.
Flash… back sur les radars
Le contrôle de la vitesse des automobilistes a pris un tournant dans les années 2000 avec l’apparition des radars jumelles et l’installation des radars fixes. Depuis vingt ans, leur nombre se multiplie, leur localisation est connue (la carte est en ligne sur le site de la sécurité routière). Pour les radars « embarqués » ou mobiles, à bord d’un véhicule de police ou sur le bord de la route, on a vu se multiplier les applications qui les signalent, sans d’ailleurs enfreindre la Loi.
Signalés pourtant, les radars prennent encore beaucoup d’automobilistes dans le « collimateur » Source : spm
Le radar connaît-il des erreurs ?
La machine est basée sur une technologie héritée des radars des aéroports. Des sons émis, et par leur écho, on peut mesurer la distance d’approche des avions, comme la vitesse des véhicules en mouvement. En grec « mouvement » s’écrit : « kïnêma », d’où le nom légal de l’appareil : « cinémomètre ». Bien entendu, le procédé est fiable, pourtant il demande de prendre en compte des marges d’erreurs, comme toute mesure. Tant et si bien que désormais, la législation elle-même reconnaît cette « tolérance » et la quantifie même dans l’article 6 de l’Arrêté du 4 juin 2009 relatif aux cinémomètres de contrôle routier.
Sur un pont de l’autoroute, le radar embarqué ou portatif. Source : spm
Le chiffre-clé est le 5… peut-il vous sortir des griffes du radar ?
Cette marge n’est plus laissée à l’appréciation des agents de la force publique. Avec l’apparition des machines fixes, elle est donc publique et toujours appliquée de la même façon. C’est ainsi que sur la contravention, qu’on ne souhaite jamais recevoir, apparaît deux chiffres : vitesse « constatée » 99 km/h et vitesse « retenue » avec la marge d’erreur de 5, ici elle est de 94 km/h.
C’est toujours 4 km/h de trop, mais il s’en est fallu de peu… pour que la machine automatique ne déclenche et que vous ne soyez pas « flashé ». Comme expliqué sur le site securité-routière.gouv.fr, en dessous de 100km/h, une marge de 5 km est déduite de la vitesse enregistrée. Au-dessus de 100km/h, une marge de 5% est prise en considération à l’avantage du conducteur.
Si la limitation est de 80 km/h, comme sur les routes nationales, c’est le flash ! Source : spm
La marge d’erreur est doublée… le chiffre-clé est 10 pour d’autres radars
On a vu apparaître des radars qui calculent la vitesse moyenne entre deux points d’entrée et de sortie. Les radars « tronçons ». Ils se plient aux mêmes marges d’erreurs que les autres machines. À noter cependant que notre chiffre-clé passe à 10 km/h pour les radars dits « embarqués », les anciennes « jumelles ». À bord d’un véhicule ou dans les mains d’un agent, la « tolérance » est double.
Le but du contrôle est à l’évidence de dissuader, de faire ralentir… parfois de surprendre de réels chauffards, « Un peu trop pressé, il finit à pied (184 km/h au lieu de 90 !) », traitait France 3 Occitanie, près de Nîmes (30) le 12 novembre dernier. Ce n’est pas faute de connaître le tarif… Le barème des sanctions est en ligne. Bien entendu, la contravention arrivée par la Poste, vous pourrez toujours la contester, un délai vous est laissé. En revanche, dès que vous aurez payé, les points seront décomptés.
Oups, ne dites pas que vous ne l’aviez pas vu ! Source : spm
Aider les autres à profiter du chiffre-clé 10 ou 5 ? Un appel de phare pour échapper au radar
Même si on peut trouver sur son téléphone le signalement d’un contrôle radar « embarqué », il peut être tentant de faire des appels de phares. Méfiez-vous, si cela n’est pas interdit, cependant des agents tatillons pourraient bien trouver que vous éblouissez les autres automobilistes, et vous verbaliser. En général, l’application du vieil adage « pas vu, pas pris » fonctionne assez bien aussi sur la route. Il est donc conseillé de mettre un point d’honneur à respecter les limitations de vitesse, qu’elles soient justifiées ou pas, que la police ou la gendarmerie soit présente ou pas. Encore plus et à plus forte raison, si vous circulez beaucoup pour votre travail ou si votre capital de points, est réduit à la portion congrue, de 2 ou 3…
Vous l’aurez compris ces chiffres 5 ou 10, « clés des radars », correspondent à la marge d’erreur qui est appliquée systématiquement et légalement, en faveur du conducteur. Ce n’est pas un cadeau pour s’adonner à de petits excès de vitesse… Tout un chacun doit respecter la limitation de vitesse mise en place sur la route.
Santé Plus Mag
