Ce weekend, un groupe de combattants sécessionnistes a lancé une attaque contre un poste récemment installé de l’armée camerounaise dans la région du Noso, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.
L’objectif de cet assaut, selon une source, est de chasser l’armée camerounaise de la zone du Noso. Pour l’instant, le bilan de cette attaque reste inconnu, tant pour l’armée camerounaise que pour le groupe de combattants sécessionnistes.
Depuis plusieurs années, ces régions connaissent une crise politique et sécuritaire majeure, dont la nature juridique est encore incertaine. La question de savoir s’il s’agit de « troubles intérieurs » ou d’un « conflit armé non international » revêt une grande importance, d’autant plus que la répression du régime est féroce. Il s’agit là d’une « crise oubliée » qui a déjà fait plus de 6 000 morts.
Depuis le début de la crise dans le Noso, les combats auraient coûté la vie à plus de 8 000 personnes. Selon les statistiques de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) de décembre 2021, plus de 640 000 civils ont fui l’insécurité dans le Noso : environ 70 000 se sont réfugiés au Nigeria et 570 000 se sont déplacés dans d’autres régions du Cameroun.
L’ONG ACLED, qui collecte, analyse et cartographie des informations sur les conflits armés, a recensé 506 incidents dans le Noso en 2021, dont 249 affrontements armés, 219 violences contre des civils et 38 attentats. La situation dans cette région demeure volatile et précaire, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile.
