Le Cameroun se prépare à relever le défi de combler son déficit annuel de 120 000 tonnes de lait grâce à un plan national de développement de la filière lait. Dans ce contexte, la Conférence nationale des éleveurs du Cameroun (Cnbe-Cam) a remis un document de plaidoyer au ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales (Minepia), dans l’espoir que ses propositions soient prises en compte dans l’élaboration du plan stratégique en cours.
Selon le document, l’offre nationale de lait et de produits laitiers est estimée à 185 570 tonnes, ce qui reste insuffisant pour répondre à la demande croissante. Le déficit annuel est donc estimé à plus de 120 000 tonnes. Cette situation est préoccupante car le Cameroun continue d’importer pour environ 30 milliards de Fcfa de lait et de produits laitiers chaque année.
Plusieurs problèmes ont été identifiés dans la filière laitière qui entravent le développement de ce secteur. Parmi ces problèmes, on retrouve les difficultés d’accès au matériel génétique laitier, le manque de soutien aux producteurs laitiers, les difficultés d’accès aux intrants et aux financements adaptés. De plus, des problèmes dans les maillons de la commercialisation et de la transformation impactent également les acteurs de la filière.
La mauvaise gouvernance partenariale entre les producteurs laitiers et les transformateurs, le manque de collecteurs laitiers entrepreneurs, la détérioration de la qualité des produits laitiers locaux et la faible compétitivité des produits transformés à base de lait frais local sont autant de problèmes identifiés.
Face à ces défis, les éleveurs ont formulé plusieurs recommandations à l’égard du gouvernement. Ils demandent notamment un soutien à la professionnalisation de l’élevage laitier, la mise en place d’une charte de l’éleveur des animaux laitiers à haute performance génétique, ainsi que des infrastructures adaptées pour les éleveurs laitiers. Ils souhaitent également bénéficier de formations et de l’expertise qualifiée du secteur public et privé pour améliorer la gestion des élevages laitiers et optimiser les rendements des animaux à haute performance génétique. Enfin, ils demandent un meilleur accès au matériel génétique laitier.
Depuis 2020, le gouvernement a entrepris des actions concrètes pour stimuler la production laitière. Dans le cadre du Projet de développement de l’élevage (Prodel), financé par la Banque mondiale à hauteur de 134,15 millions de dollars (environ 78,4 milliards de Fcfa), le Cameroun a importé deux vagues de vaches Montbéliardes de France, soit un total de 495 unités.
Ce plan de développement de la filière lait au Cameroun est donc une étape essentielle pour combler le déficit de production et atteindre l’autosuffisance dans ce domaine. En soutenant les éleveurs et en mettant en place les mesures nécessaires, le pays pourra non seulement réduire sa dépendance aux importations, mais aussi créer de nouvelles opportunités économiques pour les acteurs de la filière lait.
