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Cameroun Actuel

La police brutalise l’éminent avocat spécialisé dans les droits de l’homme, Atoh Walters

Le célèbre avocat des droits de l’homme, Me Atoh Walter M. Tchemi, a dévoilé avoir été brutalisé par la police et contraint de monter dans leur fourgon à Kumba, dans la région du Sud-Ouest, alors qu’il tentait de s’informer sur un client.

Selon ses dires à Human Rights Watch (HRW), l’agression a eu lieu alors qu’il cherchait des informations sur un client arrêté arbitrairement suite à un accident de camion.

L’incident se serait produit vers 10h30, le vendredi 22 décembre, dans un garage de la rue Mulango, à Kumba.

Alors qu’il essayait de s’enquérir de la situation de son client, la police, au lieu de fournir des informations, aurait soumis l’avocat à des violences physiques.

« Pendant que j’essayais de comprendre ce qui se passait, les policiers ont commencé à me frapper de toutes parts avec la crosse de leurs armes et m’ont jeté dans leur fourgon comme un morceau de bois, m’accusant de subversion de l’autorité policière », a raconté Barrister Tchemi.

« Mes vêtements étaient déchirés, et j’ai des contusions sur tout le corps. »

L’avocat a déclaré avoir initialement prévu de porter plainte contre les agents de police, mais a finalement décidé de ne pas le faire en raison de « la lenteur de la justice au Cameroun en ce qui concerne les affaires impliquant des avocats ».

Cette agression s’ajoute à un schéma préoccupant de brutalités et de mauvais traitements subis par les avocats au Cameroun.

Human Rights Watch a condamné l’attaque contre Barrister Tchemi, soulignant que les avocats, en tant que défenseurs du peuple, ne devraient pas être ciblés pour avoir exercé leurs fonctions professionnelles.

Le directeur de HRW pour l’Afrique centrale, Lewis Mudge, a déclaré : « Ils devraient pouvoir travailler sans craindre le harcèlement ou les agressions. Les autorités devraient enquêter rapidement, de manière crédible et impartiale sur l’attaque d’aujourd’hui contre Tchemi ».

L’organisation Lawyers for Lawyers, dans un communiqué publié en novembre, a souligné les défis auxquels sont confrontés les avocats au Cameroun, notamment le harcèlement, l’utilisation de lois antiterroristes et de tribunaux militaires pour persécuter ceux qui défendent les séparatistes, entraînant des arrestations arbitraires.

Un cas notable est celui de Barrister Amungwa Tanyi, qui a été violemment battu par des gendarmes à Yaoundé en 2019 alors qu’il assistait des détenus accusés de terrorisme et de sécession.

Malgré le dépôt d’une plainte devant le tribunal de Yaoundé, aucune action n’a été entreprise contre les auteurs.

L’incident impliquant Barrister Tchemi soulève de nouvelles inquiétudes quant à l’état des droits de l’homme et de l’État de droit au Cameroun.

Les régions anglophones, où un conflit armé fait rage depuis 2017, connaissent une situation des droits de l’homme encore plus préoccupante.

Les arrestations arbitraires, les détentions et les exécutions sommaires de civils sont des violations des droits de l’homme de plus en plus récurrentes dans ces régions.

Dans ce contexte, les avocats ne sont pas épargnés, compliquant davantage la quête de justice.

Des groupes de défense des droits, notamment HRW et Lawyers for Lawyers, demandent une enquête approfondie sur cette agression et exhortent le gouvernement à s’abstenir d’actions constituant du harcèlement, de la persécution ou une ingérence indue dans le travail des avocats.

La pression reste donc sur les autorités pour qu’elles s’attaquent à ces incidents alarmants et préservent les droits et la sécurité des professionnels du droit dans le pays.

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