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Francis Ngannou : « quoi que vous fassiez dans la vie, vous devez être déterminé »

Francis Ngannou

Ce samedi 28 octobre est une journée doublement historique pour le sport africain, avec l’Afrique du Sud en finale de la Coupe du monde de rugby en France face à la Nouvelle-Zélande dans un premier temps, avant un combat de boxe ultra-médiatisé à Riyad en Arabie saoudite. Il oppose l’invincible poids lourd anglais Tyson Fury, invaincu en 34 combats et le champion de MMA Francis Ngannou, qui n’a jamais combattu en professionnel en boxe anglaise, mais qui fera face au géant britannique pour 10 rounds de 3 minutes. Un affrontement que le Camerounais espérait depuis des années… À 37 ans, le voilà face au combat de sa vie. À quelques heures de monter sur le ring, il s’est confié à Martin Guez.

RFI : Francis Ngannou, comment est-ce que vous vous sentez avant ce grand combat ?

Francis Ngannou : Je vais très bien, là, je me sens bien. Samedi passé, on a fini les entrainements, des entrainements intenses. Là, on est entré en phase de récupération et on essaie de continuer à maintenir un peu la forme, pour arriver au pic de sa forme le jour J.

Justement, racontez-nous un petit peu comment vous vous êtes préparé pour un tel combat. Vous êtes arrivé assez tôt en Arabie saoudite pour vous acclimater, et j’ai cru comprendre que vous vous leviez au beau milieu de la nuit, vers 2h du matin, pour vous mettre en condition pour le jour du combat.

Oui, ma préparation s’est faite à Las Vegas, où je me suis entraîné pour trois mois et après, il a fallu que je vienne un peu plus tôt, vu qu’il y a 10 heures de décalage horaire, avec Las Vegas déjà. Et autres paramètres pour pouvoir s’acclimater : habituer son organisme à être éveillé et actif à ces heures qui seront les heures du combat.

On ne vous donne pas forcément favori de ce combat, d’ailleurs vous n’allez pas évoluer tout à fait dans votre discipline. Vous, vous êtes plutôt MMA [1]. Là, ça va être un combat de boxe anglaise. Même si vous l’avez pratiquée à vos débuts, est-ce que ça vous plaît d’être un petit peu dans cette position de challenger ?

Le fait de ne pas être favori, ça ne me dérange pas du tout. Moi, je ne suis pas là pour être favori, je suis là pour poursuivre mon rêve. Et a priori, ça se passe bien. D’aussi longtemps que je me souvienne, je n’ai jamais lâché, et je ne fais que suivre ma feuille de route. Et tout se passe bien. Donc, c’est déjà une victoire en elle-même. Après, le combat sera une autre victoire qu’on ira chercher samedi soir. Mais, ça ne me dérange pas. En plus, j’ai l’habitude de ne pas être favori.

On peut dire que le décor est bien planté autour de ce combat. Il y a eu beaucoup de petites phrases en amont. On a annoncé que ce serait la « bataille des « baddest » ». En français, ça donne la « bataille des « plus méchants » ». Mais quand on entend votre voix douce, on a du mal à y croire. Est-ce que vous êtes méchant, Francis Ngannou ?

« Baddest », c’est dans la mesure de la détermination. Et quoi que vous fassiez dans la vie, vous devez être déterminé. Que ce soit combattre sur le ring, ou être journaliste comme vous l’êtes, vous devez être déterminé une fois que vous êtes sur votre champ de bataille. Vous allez tout donner. Et c’est ça la détermination en fait, c’est ça l’incarnation du mot « baddest ».

Un autre méchant, en tout cas quelqu’un qui a été très déterminé dans sa vie, c’est un certain Mike Tyson, avec qui vous vous êtes préparé. Qu’est-ce que cette légende de la boxe vous a apporté dans la préparation de ce combat ?

La présence de Mike Tyson, ce fut quand même un truc psychologique aussi. D’un autre côté, un peu un côté fan, tu vois, le rêve de ce petit garçon fan de Mike Tyson qui, aujourd’hui, est à ses côtés. Ça a eu plusieurs apports.

Il y a une promotion vraiment énorme autour de cette soirée, autour de votre combat à vous, Francis Ngannou, contre Tyson Fury. On a même pu apercevoir Cristiano Ronaldo dans la bande-annonce de l’événement. Est-ce que vous avez déjà connu un pareil engouement pour un de vos combats ?

Non, honnêtement, pas du tout. Ça n’a rien à voir avec ce que j’ai connu auparavant. Ça a été un peu nouveau pour moi. C’est possible d’être concentré. Au bout du compte personne ne vous empêche de vous entraîner, d’aller vous coucher ou de faire quoi que ce soit. Donc c’est à vous maintenant de garder les yeux rivés sur l’objectif.

Est-ce que vous pensiez en arriver là un jour, vous l’enfant de Batié, dans l’ouest du Cameroun, qui a connu la grande précarité ou la misère et les chemins de la migration, vous avez un parcours très atypique et un destin assez incroyable, finalement ?

J’ai toujours rêvé, je me suis permis de rêver. Je me suis permis de visualiser. Tellement que parfois, j’ai l’impression d’avoir vécu certains événements, même s’ils sont tous nouveaux. Mais j’ai l’impression d’avoir vécu, c’est tellement dans mes rêves. Nul n’aurait pu le savoir. Mais, au départ, même moi je ne savais pas que c’était possible. Il était juste question d’essayer et de tout donner. On peut avoir une influence sur son avenir, de par sa détermination et sa foi.

Est-ce que vous diriez que c’est le plus grand combat de votre vie ?

Pour l’instant, oui. Mais, comme on dit souvent, le meilleur reste à venir. Je ne m’arrête pas là. Mais juste pour l’instant, oui, ça reste le plus grand, de loin le plus grand.

Et ça ne sera pas le dernier ?

Non, je ne compte pas m’arrêter là. Je suis ambitieux, moi.

Un autre ambitieux, Tyson Fury, a préparé un autre combat contre l’Ukrainien Oleksandr Usyk un petit peu plus tard. Est-ce que vous l’avez pris comme une provocation, est-ce que c’est un manque de respect ?

Non, parce que ça n’a pas la même ampleur que ce combat. Donc, du coup, ça ne me dérange pas du tout. C’est peut-être une décision professionnelle, effectivement, parce qu’ils ont fait ça dans le but de remplir des obligations, mais pas parce que c’était un plus grand combat. Mais moi, ça ne me dérange pas.

RFI

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