L’Organisation maritime internationale (OMI) s’inquiète de l’implication de certains navires battant pavillon camerounais dans des activités controversées liées au contournement des sanctions contre la Russie. Ces navires sont soupçonnés de faire partie de la flotte de ce que l’on appelle les « navires fantômes », permettant à la Russie d’exporter son pétrole malgré les sanctions internationales.
L’OMI a porté ces préoccupations au ministre camerounais des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe, lors d’une réunion avec le Haut-Commissaire du Royaume-Uni au Cameroun, Barry Lowen, le 14 mars 2024. Cette inquiétude soulève des questions sur le respect des réglementations internationales par les navires immatriculés au Cameroun.
Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, les pays du G7, l’Union européenne et d’autres nations ont imposé des sanctions économiques à la Russie, notamment en plafonnant le prix du baril de pétrole russe à 60 dollars. Cependant, Moscou cherche à contourner ces restrictions en exploitant une flotte alternative de navires, qualifiés de « navires fantômes » par l’OMI.
Selon des rapports, plusieurs navires battant pavillon camerounais ont été identifiés comme faisant partie de cette flotte alternative. Ces navires auraient été associés à des opérations de contrebande de pétrole dans d’autres régions du monde, telles que l’Iran et le Venezuela.
Le ministère des Transports des Émirats arabes unis a même émis une interdiction de navigation dans ses eaux pour les navires camerounais qui ne respectent pas les normes internationales. Cette mesure vise à dissuader les navires impliqués dans des activités illégales de naviguer dans les eaux émiraties.
Face à ces préoccupations, le Cameroun cherche à renforcer ses capacités de surveillance maritime et à améliorer sa coopération avec les partenaires internationaux. Le pays sollicite l’aide du Royaume-Uni pour intégrer le système mondial intégré de renseignements maritimes (Gisis), qui permettra de suivre de près les navires enregistrés au Cameroun et de garantir leur conformité aux réglementations internationales.
En attendant cette intégration, le ministère des Transports du Cameroun prend des mesures pour améliorer la procédure d’immatriculation des navires et s’assurer que seuls les navires respectant les normes internationales portent pavillon camerounais.
Cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les États côtiers comme le Cameroun dans la lutte contre les activités maritimes illicites et souligne l’importance d’une coopération internationale étroite pour assurer la sécurité et la légalité des transports maritimes.
