À l’âge de 44 ans, Bassirou Diomaye Faye a été élu président du Sénégal dès le premier tour des élections présidentielles, remplaçant ainsi la figure de l’opposition, Ousmane Sonko. Cette victoire surprenante de celui qui a longtemps été dans l’ombre de Sonko a été rendue possible grâce à une stratégie axée sur les idées plutôt que sur la personne.
Le slogan « Diomaye moy Sonko, Sonko moy Diomaye » (« Diomaye c’est Sonko, Sonko c’est Diomaye ») a été largement relayé, illustrant la synergie entre les deux hommes et leurs partisans.
Cette ascension de Bassirou Diomaye Faye, représentant du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), dissous depuis juillet par les autorités sénégalaises, marque un tournant dans la politique sénégalaise.
Maintenant que Faye est président, beaucoup se demandent quelle sera la place d’Ousmane Sonko dans le paysage politique. Certains redoutent une fin de la collaboration entre les deux hommes, mais d’autres restent optimistes quant à la préservation de leur entente.
Selon l’analyste Francis Kpatindé, « Il n’y a pas de banc présidentiel, il y a qu’un fauteuil présidentiel, et ce fauteuil, il est fait pour une seule paire de fesses ». Cette déclaration souligne l’unicité du pouvoir présidentiel et suggère que la priorité sera donnée à Faye pour diriger le pays.
Cependant, des exemples de coopération entre anciens rivaux politiques, comme en Gambie entre Ousseynou Darboe et Adama Barrow, laissent entrevoir une possibilité de collaboration future entre Faye et Sonko. Seydi Gassama, directeur d’Amnesty Sénégal, reste confiant dans le maintien de l’entente entre les deux hommes.
Quant à Amadou Ba, ancien Premier ministre et candidat malheureux, il souligne l’importance du rôle de Sonko dans la vie politique du Sénégal et appelle à lui trouver une place appropriée. Cette déclaration suggère que Sonko pourrait jouer un rôle significatif dans le futur gouvernement ou dans d’autres organes de décision.
