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Autoroute Yaoundé-Douala : Le gouvernement met la pression sur l’entreprise chinoise

Le ministre des Travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi n’a toujours pas validé la rallonge de 10 mois demandée pour terminer les 60.premiers kilomètres.

Premières sensations fortes sur ce qui sera l’autoroute Yaoundé-Douala. Le pick-up double cabine, flambant neuf, roule à 170 km/h. Et on peut-faire mieux, confie le chauffeur. « Je pourrais atteindre 200 km/h que vous ne sentirez rien », lâche-t-il, le sourire en coin. Son véhicule tient la route dans ce cortège de voitures qui, tels des bolides, avalent les distances sur ce plat bitumé. Il y a de quoi aller à toute vitesse pour les conducteurs qui pratiquent une plateforme les conducteurs qui pratiquent une plateforme large.de 10 m dans chaque sens.

Dans tous lés cas, l’évènement est inhabituel car, l’infrastructure est encore en chantier. Mais, à travers la visite guidée avec la presse de ce 18 août 2020, le ministère de Travaux tient à rassurer sur les avancées du chantier de construction de l’autoroute prévue sur 196 km. Les premiers 60 km restent attendus depuis le lancement du projet en janvier 2014. Néanmoins ça roule déjà sur 40 km ; et c’est bon à savoir, laisse entendre le directeur dos Investissemonts routiers, Simon Pierre Mbousnoum.

Ce linéaire do 40 km a ouvert la vole dans un environnement fait de collines et vallées. Le trajet se fait sans aucune sensation de pente, ni montante, ni descendante. « Il a fallu dompter la nature, c’est-à-dire remblayer et déblayer. Une autoroute se veut plate avec très peu de virages, surtout pas de virages fermés », explique Ali Meridja, chef de la mission de contrôle par intérim. Cet ingénieur géotechnicien rappelle combien il a fallu surmonter des obstacles, à l’instar de ce massif rocheux de 30 m de hauteur qui occupait le tracer de l’autoroute sur 240 m. Une autre colline, haute de 27 m, est en cours de destruction.

Si la voie à grande vitesse est praticable sur 40 km, l’Etat du Cameroun s’impatiente de voir s’achever les 60 premiers km qui constituent la phase I du projet. Le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, insiste que les délais soient les plus brefs possible. Ce qui accentue la pression sur l’entreprise chinoise China First Highway Engineering Company (CFHEC) en charge des travaux. Elle a d’ores et déjà indiqué que le délai du 30 décembre 2020 n’est pas tenable ; et a demandé une rallonge jusqu’en octobre 2021. A cette date, le chantier sera terminé, assure M. Wen, le directeur exécutif du projet.

Difficultés

« Nous sommes conscients des difficultés rencontrées sur le terrain, mais le gouvernement veut voir l’engagement de l’entreprise à terminer les travaux », soutient le directeur des investissements routiers, Simon Pierre Mbousnoum. En guise de réponse, M. Wen soutient que la bonne volonté n’est plus à démontrer car, ex-plique-t-il, l’entreprise CFHEC n’a jamais arrêté le chantier malgré les difficultés rencontrées. « Apres la signature du contrat en janvier 2014, il a fallu attendre deux ans et six mois pour que les 20 premiers kilomètres soient libérés par les populations. C’est en février 2019 que les 20 derniers kilomètres ont été libérés », explique le Chinois. Autre difficulté relevée, les retards de payement par l’Etat. Non seulement l’entreprise a préfinancé la participation de l’Etat du Cameroun, mais elle a aussi supporté les coûts supplémentaires induits par la modification de l’infrastructure par le gouvernement au lendemain de la signature du contrat.

En effet, le projet initial prévoyait une autoroute de deux voies dans chaque sens. Plus tard, la plateforme a été élargie pour accueillir plus tard une troisième voie dans chaque sens. Cette modification a influencé l’ampleur des terrassements ou encore les dimensions des ouvrages à construire. Les évaluations sont en cours pour déterminer les dépenses supplémentaires à payer à l’entreprise. Dans tous les cas, si les 40 premiers km ont pris 6 ans pour être construits, il n’est plus question de traîner sur les 20 derniers km de la phase I. Une fois les 60 km ■terminés, ceux-ci seront raccordés à la route nationale no3 au niveau de Boumnye-bel.

Ce raccordement se fera via une route de 12 km à construire. Les négociations sont en cours pour déterminer les termes d’un partenariat public privé (Ppp) avec le groupe China Communications Construction Company Ltd (CCCC), la société mère de CFHEC. Ce partenariat portera sur un investissement de l’entreprise qui, pour rentrer dans ses frais, devra exploiter les deux postes de péage prévus sur les 60 premiers km de l’autoroute.

Le second raccordement permettra de rallier le centre-ville de Yaoundé via Nkolbis-son, soit un linéaire de 6 km à construire également par le groupe chinois. Une fois ces deux raccordements terminés, il sera possible de faire autrement le voyage entre Yaoundé et Douala, et vice versa. Une partie du voyage sur la bonne vieille route nationale no3 et l’autre partie sur l’autoroute. En attendant que la voie rapide relie les deux capitales du Cameroun. C’est l’objet de la phase II de l’autoroute. Pour aller vite, l’Etat a décidé de sectionner les 136 km restants en trois lots qui seront construits simultanément.

Source: quotidien Le Jour n°3240

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