Macky Sall devait annoncer vendredi son favori pour la présidentielle de 2024. Il faudra finalement patienter. En coulisse, aucun nom ne fait consensus pour le moment.
Après le choix du retrait, celui du dauphin. Macky Sall, le président sénégalais, lors de son discours historique, a annoncé qu’il ne participerait pas à la présidentielle de 2024. Vendredi dernier, les Sénégalais, qu’ils soient du côté du parti présidentiel ou de l’opposition, attendaient le nom de celui qui représenterait l’Alliance pour la République. Mais en déplacement, le président a finalement décidé de reporter son annonce.
En attendant, selon la presse sénégalaise, on a pu assister au palais présidentiel à un ballet très particulier. Les candidats potentiels ont en effet défilé un à un, depuis Amadou Bâ jusqu’à Abdoulaye Daouda Diallo, en passant par Aly Ngouille Ndiaye ou encore Abdoulaye Diouf Sarr. Avec le Premier ministre qui tiendrait la corde : Amadou Bâ est en effet le candidat naturel, de par sa fonction. Problème : plusieurs cadres de la majorité sont pour le moins réfractaires à l’idée.
En réalité, Macky Sall va avoir bien du mal à imposer un candidat qui fera consensus au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar. Alors qu’Idrissa Seck a, par exemple, déjà quitté la coalition pour annoncer sa candidature, d’autres cadres hésitent à faire de même. Il revient aujourd’hui à Macky Sall de conserver l’unité de BBY et d’imposer son choix comme la meilleure solution pour la victoire.
Un consensus difficile à trouver
Et ce rôle, le président a tout intérêt à le prendre au sérieux. D’où le temps pris par Macky Sall qui, s’il a certainement une idée bien précise en tête, a cherché le consensus ultime ou, tout du moins, à convaincre. De cela dépendra la survie de l’Alliance pour la République. Sall a tout intérêt à ce que son dauphin soit accepté et à ce qu’une primaire ne soit pas organisée.
Au-delà de ce consensus espéré, l’appui de Macky Sall est obligatoire pour Amadou Bâ, Abdoulaye Daouda Diallo ou encore Aly Ngouille Ndiaye qui, sans soutien, risquent d’être éliminés de la course à la présidence. Macky Sall va en effet devoir s’engager et faire campagne aux côtés du candidat désigné, qui pourra alors bénéficier du bilan du président actuel. « Le candidat de BBY aura également besoin d’une véritable machine électorale à ses côtés, affirme un observateur de la vie politique sénégalaise. En attendant d’annoncer le nom de son dauphin, Macky Sall tente certainement de l’imposer en interne ».
Un travail de lobbying qui prend donc quelques jours de plus que prévu. Mais le président devra tout de même penser à faire son annonce dans les jours à venir. Car avec le retard pris par l’Alliance pour la République, il faut battre campagne le plus rapidement possible dans tout le pays. Et tenter de contrer une opposition pour l’instant très bruyante et déterminée.
Le Journal de l’Afrique
